UN CINÉMA EN RUPTURES, Rabia Teguia
A la fin des années 1970, alors qu’elle étudie au sein du département cinéma de l’Université de Vincennes, Rabia Teguia entreprend la réalisation de Ya França ! Ya França !.
Un film qu’elle conçoit comme une revendication intime et féministe, un manifeste sur pellicule.
Après Vincennes, c’est le retour à l’hôpital où elle n’avait jamais arrêté de travailler. Et un passage à la peinture.
Aujourd’hui, elle revient sur ses images avec DÉ-PRISE, une nouvelle proposition plastique à partir des photogrammes de Ya França ! Ya França. Pour ce nouveau geste, Rabia Teguia retourne à son unique film 16mm, récemment retrouvé, qu’elle numérise et restaure au Polygone Etoilé à Marseille.
Projections:
- Avril 2022, Semaine Asymétrique, Polygone Etoilé,
- Octobre 2022, LE GRAND ACTION, Festival des Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris
En présence de Rabia Teguia. Plus d’informations.
- Février 2023, Sinema Transtopia, Bi Bak, Berlin
Ya França ! Ya França !
Rabia Teguia
1980, 11 min
Juste qu’il faudrait maintenant sortir de là ! Là, maintenant ! Ce qu’il faut faire, elle le sait, elle le sent ! (…) Mémoire sans le nom des morts de la colonie. (…) Des prénoms ? Oui ! « On les appelait » « Mohamed 1 », « Mohamed 2 », « Mohamed 3 », « Mohamed 4,5, 6... » Rien que des « Mohameds », une infinité de « Mohameds », interchangeables, innommés, mal nommés... Innommables ?
(phrases extraites du texte « Le fond de l’acte qui reste à saisir » de Mahjouba Mounaïm à propos du film de Rabia Teguia)
Rabia Teguia
1980, 11 min
Juste qu’il faudrait maintenant sortir de là ! Là, maintenant ! Ce qu’il faut faire, elle le sait, elle le sent ! (…) Mémoire sans le nom des morts de la colonie. (…) Des prénoms ? Oui ! « On les appelait » « Mohamed 1 », « Mohamed 2 », « Mohamed 3 », « Mohamed 4,5, 6... » Rien que des « Mohameds », une infinité de « Mohameds », interchangeables, innommés, mal nommés... Innommables ?
(phrases extraites du texte « Le fond de l’acte qui reste à saisir » de Mahjouba Mounaïm à propos du film de Rabia Teguia)
Biographie de Rabia Teguia (par elle-même)
1952, 15 ans, quitter Orléansville et l’Algérie natale à l’aide de son frère et tuteur.
Échapper au voile imposé à coups de bâton, aux menaces de mariage entres cousins.
Dreux, Collège technique, pensionnat de jeunes filles, puis Barentin en Seine-Maritime, section couture.
C.A.P Couture et trophée de dessin.
Pas de soumission, ni aux contraintes culturelles ni à l’institution, ni à l’horizon qu’on lui dessine
Besoin d’autres ailleurs : École de la Salpêtrière, D.E d’infirmière-anesthésiste à la Faculté de médecine de Paris
Tout cela...
Tout cela sur fond de Guerre d’Algérie
En 1975, étudiante travailleuse
Université de Paris 8 Vincennes, Sociologie puis Cinéma, Godard et effervescence politique.
Là, un court-métrage...
Ya França ! Ya França ! rythmes en ruptures comme son regard qui court le réel
Préfiguration du travail pictural qu’elle poursuit.
1952, 15 ans, quitter Orléansville et l’Algérie natale à l’aide de son frère et tuteur.
Échapper au voile imposé à coups de bâton, aux menaces de mariage entres cousins.
Dreux, Collège technique, pensionnat de jeunes filles, puis Barentin en Seine-Maritime, section couture.
C.A.P Couture et trophée de dessin.
Pas de soumission, ni aux contraintes culturelles ni à l’institution, ni à l’horizon qu’on lui dessine
Besoin d’autres ailleurs : École de la Salpêtrière, D.E d’infirmière-anesthésiste à la Faculté de médecine de Paris
Tout cela...
Tout cela sur fond de Guerre d’Algérie
En 1975, étudiante travailleuse
Université de Paris 8 Vincennes, Sociologie puis Cinéma, Godard et effervescence politique.
Là, un court-métrage...
Ya França ! Ya França ! rythmes en ruptures comme son regard qui court le réel
Préfiguration du travail pictural qu’elle poursuit.
DÉ-PRISE, Rabia Teguia (2022)