Créations
Accompagnement à la production et création d’œuvres hybrides (films, essai, multimedia, enquêtes-performances, podcasts) d’artistes, chercheur.ses, et cinéastes, conçues à partir d’une méthodologie de recherche, et permettant de penser les mises en circulation d’archives, de savoirs et de récits historiques silenciés.
BERRECHID 81
Un projet de Abdeslam Ziou Ziou.
En développement 2025-2029
À l’été 1981, l’hôpital psychiatrique de Berrechid, au Maroc, devient le théâtre d’une expérience unique : artistes, écrivains et intellectuels partagent pendant une semaine le quotidien des patients, transformant cet espace clos en un lieu d’échange et de création. Fresques, concerts, débats et performances ouvrent pour la première fois l’hôpital à la ville, questionnant les conditions de prise en charge et intégrant d’autres voix, notamment artistiques, dans la réflexion sur la psychiatrie. Portée par le Dr Ziou Ziou Abdellah, cette initiative s’inscrivait dans une critique des structures asilaires, explorant des pratiques alternatives inspirées de l’anti-psychiatrie et des formes populaires de soin. Une dynamique prometteuse, brutalement interrompue et oubliée.
Le film entend exhumer cette histoire et interroger son héritage. En mêlant archives, témoignages et recherches contemporaines, il reviendra sur cet événement et sur les espoirs qu’il portait, tout en explorant les liens entre art, psychiatrie et société.
Le projet Berrechid 81 prendre d’autres formes (publication, essai, ateliers, etc) en chemin.

À PEINE
Accompagnement des projets de l’artiste et cinéaste Wiame Haddad.
︎ Hors-Titre (film, Super 8, 2021)
︎Que Sera Sera (installation, 16mm, 2024)
︎Machines à dormir (livre, 2025)
︎ La Nuit à peine (en développement)
BASTA. Les films qui n’existent pas existent.
Une enquête-exposé de Léa Morin
Peut-on archiver des films qui n’existent pas ? Quelle place peut-on donner dans nos histoires du cinéma aux souffles, aux désirs et aux blessures ? Comment restituer un cinéma empêché et non advenu face aux violences de l’Histoire ? Quels gestes peuton déployer pour prendre soin de ces récits abîmés, sans en effacer ni leur fragilité, ni leurs combats ? Comment se situer dans cette recherche ?
De dérives en accumulation, d’hypothèses en fabulation, des récits multiples émergent de nos gestes de recherche, d’archivage et de programmation. Cet exposé documentaire composé d’images absentes et de récits marginalisés — les manifestes pour un cinéma décolonial post-indépendances, le film inexistant Basta de Mehdi Ben Barka, le cinéma manquant de la réunionnaise Madeleine Beauséjour, la Cinémathèque algérienne, l’école de Lodz, ou encore les « semeurs d’étoiles » du cinéma marocain — est une tentative d’en partager la matière et les mouvements, et de repenser nos pratiques, en allant vers la constellation, le collectif, l’explosion des contours, pour relier, associer, composer et articuler au lieu de diviser.


UN CINÉASTE ÉTAIT LÀ
Enquête-performance en 12 fragments : 16mm, documents, photographies, archives sonores et vidéos.
Par Guillaume Launay et Léa Morin (Talitha).
Résistant, anarchiste révolutionnaire, explorateur, opérateur radio, cinéaste animalier primé au Festival de Cannes, ouvrier, allié du Front de Libération National en Algérie, conférencier de l'Académie du cinéma, militant anti-nucléaire, réalisateur de films de commande, proche du milieu anti-colonial français, psychanalyste sauvage, il n’avait rien du profil habituel des cinéastes militants français d’extrême gauche engagés dans les luttes ouvrières et tiers-mondistes.
Et pourtant il était là. Il a été le premier à soutenir par le cinéma les luttes d’indépendance de la Guinée Bissau, en se rendant deux fois sur place, dans les maquis, au milieu des années 1960. Et c’est lui qui a ouvert la voie, avec Chris Marker, à l'émergence d'un cinéma qui s'empare de la question ouvrière.
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