VOYAGE PERMANENT
De Abdelkader Lagtaâ
Co-édition : Talitha et le Musée d’Art Moderne de Lodz (Muzeum Sztuki).
Direction éditoritale : Przemysław Strożek, Sara Lagnaoui et Léa Morin
Contributions de Abdelkader Lagtaâ, Khalid Lyamlahy, Léa Morin et Przemysław Strożek.
Graphisme : Kama Sokolnicka
174 pages, nombreuses archives et photographies
Avec le soutien du CNAP (soutien à l’édition)
︎Prix de vente : 18 e
Pour commander et recevoir un exemplaire : talitha.contact@gmail.com
Frais de port : 5 e
︎Au Maroc, vous pouvez commander le livre à LIVRE MOI ︎ (où le trouver dans les librairies Livres Moi de Rabat et Casablanca).
Le livre existe également en version polonaise : Nieustająca podróż .
Voyage Permanent est un recueil de textes et poèmes écrits en arabe, en français et en polonais par le cinéaste, poète et écrivain marocain Abdelkader Lagtaâ, des années 1960 au début des années 1980.
L’ouvrage présente et contextualise son oeuvre inédite comme un voyage permanent entre le Maroc et la Pologne ; entre guérilla linguistique, pratiques conceptuelles et poésie concrète ; entre ses activités militantes et son apprentissage du cinéma à l’école de Łódź ; entre le polonais, le français et l’arabe ; entre l’extrême gauche littéraire marocaine et les cercles de l’avant-garde artistique polonaise.
Une œuvre ancrée dans les luttes tricontinentales et les mouvements d’opposition au Maroc : quand réinventer le langage est une urgence à la fois poétique et politique, quand le poème est une arme.
Avec une introduction de Abdelkader Lagtaâ et des contributions du critique littéraire Khalid Lyamlahy, de la chercheuse en cinéma Léa Morin et de l’historien de l’art Przemysław Strożek.
Voyage Permanent / Nieustająca podróż est un livre édité en deux versions, l’une français et l’autre polonaise, par Talitha et le Musée d'Art moderne de Łódź.
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EXTRAIT
« Le plus étonnant pour moi ce fut l’intérêt qu’Andrzej Partum avait porté à mes exercices désintéressés avant d’exposer ensuite certains parmi eux dans son Bureau de la Poésie à Varsovie, le 23 février 1973. Il s’agissait, en l’occurrence, de quelques variations relatives au détournement du signifiant Coca-Cola, symbole de l’impérialisme culturel états-unien incarné par cette boisson mythique qui avait submergé le globe, à l’exception notable des démocraties populaires d’antan qui avaient refusé de l’adopter et qui représentaient à ce moment-là l’un des deux puissants blocs qui se partageaient ce même globe.
Débarrassé ainsi de l’obsession de la signification, héritée de mon expérience de la poésie engagée de jadis, je pouvais enfin donner libre cours à mes recherches, bien que les moyens dont je disposais se limitent exclusivement au papier blanc et à une machine . écrire élémentaire de marque Hermès et de couleur orange qui m’avait été offerte par le poète Mostafa Nissabouri, en septembre 1968, à Casablanca, lors de mon retour au pays pour participer, au nom des étudiants marocains en Pologne, au XIIe congrès de l’Union nationale des étudiants du Maroc qui s’était tenu à Rabat.
Bref, encouragé par l’exposition du Bureau de la Poésie, je m’étais employé à explorer les possibilités que m’offraient ces jeux avec le signifiant et le signifié, surtout quand cette exploration avait abouti au poème intitulé Point et qui avait pris la forme d’un simple point prétendant réduire le poème à cette ponctuation limite. Certes, j’avais l’impression que cette démarche me permettait de m’imprégner chaque jour davantage de la modernité et de m’investir dans sa dimension transgressive. Néanmoins, la problématique de la transmission s’était obstinée à semer le doute dans mon esprit, notamment quand je me retrouvais en tête-à-tête avec la feuille blanche. »
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SOMMAIRE
Introduction à un travail arraché à l’oubli
Abdelkader Lagtaâ
Partie 1
Recueil
Partie 2
Abdelkader Lagtaâ. Casablanca - Łódź, un itinéraire pour devenir
cinéaste. Quelques scènes.
Léa Morin
Abdelkader Lagtaâ, poète : pour une poésie mutante et affranchie
Khalid Lyamlahy
Nettainissement linguistique. Abdelkader Lagtaâ, exercices conceptuels
et expériences linguistiques en Pologne, 1972-1974
Przemysław Strożek